Saint Jean Baptiste
Travail pour l'église Saint Laurent à la penne sur Huveaune
SAINT JEAN BAPTISTE
Par Françoise Contat Tournon artiste peintre
Genèse du projet :
Le mur de l’église Saint Laurent à la Penne sur Huveaune au-dessus des fonds baptismaux était libre de toute décoration. Le curé, responsable de la paroisse, a émis l’idée qu’il serait opportun de le décorer.
Ayant réalisé le chemin de croix en argile - je suis santonnière et j’entretiens les santons de cœur et ceux de la crèche - qui a été placé par la municipalité en quatorze endroits du mur de l’église, je lui ai proposé de m’en occuper.
Il était plus intéressé par une peinture que par une décoration et avait arrêté son choix sur Saint Jean Baptiste. Nous avons cherché - car je suis aussi artiste peintre - chez « les grands peintres » religieux une attitude qui pouvait nous convenir. Un Saint Jean Baptiste enfant peint par Pierre Pluvis de Chavanne ; peintre allégorique français du XIX ème, précurseur du symbolisme a arrêté notre choix.
Mise en place :
Le père voulait que le sujet soit jeune, enfantin et moderne avec des couleurs joyeuses
Je lui ai proposé de transformer le tableau de Pluvis de Chavannes grâce à un logiciel de modification d’image.
Ensuite comme nous ne désirions pas d le laisser nu, je l’ai vêtu d’un manteau de poils de chameau. Je l’ai assis sur une couverture bleue décoré de feuilles, pour l’isoler de la terre et qu’il fasse ainsi partie du ciel. Les feuillages au-dessus de lui portent plusieurs teintes pour signifier les quatre saisons. Il est couronné d’or. Il serre Jésus dans son giron sous la forme d’un agneau.
Nous avons beaucoup discuté sur le décor dans lequel il convenait d’installer l’enfant (le fond du tableau de Pluvis était très vague). Un ancien fond de crèche réalisé par Auguste Peyre a été notre guide. L’enfant serait à la place de l’église de notre village et derrière lui allait évoluer tout ce qui symbolise celui-ci pour bien ancrer notre foi dans le patrimoine environnemental et laisser la trace de ce bien à tous les enfants que leurs parents prendront en photo sur les fonds baptismaux.
Au-dessus de Saint Jean Baptiste
Un feuillage rappelant les quatre saisons et une branche de chêne et une branche d’olivier, tous deux porteurs de fruits, symboles de notre blason.
Au-dessous de Saint Jean
Une couverture bleue d’azur décorée de plumes/feuilles est le seuil de la dimension céleste sur laquelle il s’isole du monde terrestre.
De gauche à droite
La colline de la Candolle
Une plantation d’oliviers. Pour nous rappeler que les grecs nous ont apporté l’olivier, la vigne et la démocratie.
Le canal de Marseille (aujourd’hui à sec) et son aqueduc appelé : le petit Roquefavour en écho du grand Roquefavour situé à Ventabren qui achemine l’eau de la Durance jusqu’au palais Longchamp de Marseille.
Les sources de l’Huveaune fleuve côtier qui prend sa source à la Saint Baume habitée par Sainte Marie Madeleine qui lui aurait offert ses larmes. Ce fleuve irrigue notre village et nous lui devons l’ancrage de notre population ; malgré son surnom d’Ubelka : la dévastatrice, à cause de ses crues.
De droite à gauche
Le château de la Candolle, qui domine le village.
Le mausolée romain : le Pénélus ; unique en son genre.
La croix ou le prêtre chaque année offre sa bénédiction au village.
La montée de la Penelle qui cache sur sa droite la ruelle du père Noël en décembre et offre à saint Laurent sa procession.
Caché dans la toison de l’agneau le lévrier de sinople (vert) de notre blason.
Enfin le village au bord de l’Huveaune et tous ses habitants santons vivants petit peuple des rachetés du Christ.
Après réflexion j’ai noté sur le bâton sentier de Saint Jean Baptiste ce qui a ponctué sa vie. L’annonciation de sa naissance par l’archange Gabriel à son père Zacharie et de sa mère Elisabeth. Les pas dans le désert brûlant, le miel de la douceur et les sauterelles de l’âpreté. La colombe immaculée de l’esprit saint et le cœur en feu qui brule pour le Christ. L’eau du baptême coule tout au long du chemin sur une terre aride pour la rendre généreuse.
Le ruban bleu, liant la croix du bâton suggère une éternité tranquille et éveille en nous un désir de pureté.